mercredi 27 août 2014

RECRUE TRÈS SPÉCIALE CHEZ LES SAINTS DE LA NOUVELLE-ORLÉANS !


La Ligue Nationale de Football (NFL) entamera une autre excitante saison le 7 septembre.  Comme à chaque année, de nouvelles recrues sauteront sur le terrain des immenses stades des villes possédant des concessions dans la plus grande et la plus prestigieuse ligue de sports professionnels en Amérique.  Ces nouveaux venus vibreront à l'unisson sous les acclamations puissantes des foules impressionnantes qui font trembler les structures de ces cathédrales modernes où est célébré chaque dimanche la "religion" du peuple américain.

Pour ces recrues, ce sera la réalisation d'un rêve qui les a portées à travers des espoirs mêlés parfois à des découragements éprouvants.  Un rêve qui les a portées à se dépasser au prix d'efforts presque surhumains, malgré d'énormes difficultés, de la douleur, des blessures, des pleurs, du sang, de la sueur, des épreuves quasiment insurmontables.  Sur cent candidats valeureux avec lesquels ils étaient entrés en compétition, seulement un ou deux d'entre eux ont pu se frayer un chemin jusqu'au sommet ultime.  En foulant le terrain pour faire leurs débuts officiels dans la grande Ligue, ces recrues auront des papillons dans l'estomac.  Des papillons dans lesquels s'entremêleront de la fébrilité, de la peur, de la joie, de la griserie et une fierté infinie.



Les mêmes remarques s'appliquent aux cheerleaders qui accompagneront ces nouveaux jeunes joueurs sur les surfaces de jeu.  Leur mérite n'est pas moins grand que celui de leurs collègues masculins.  Elles aussi ont dû s'entraîner durement et longtemps afin de batailler ferme aux auditions qui les ont conduites finalement jusqu'au nec plus ultra.  Dans chaque club qui engage des meneuses de claques, plusieurs centaines de candidates s'affrontent chaque année pour tenter de décrocher un des rares postes disponibles sur le squad de pros.

Ce fut le cas chez les Saints de la Nouvelle-Orléans.  Parmi les filles qui ont réussi à impressionner des juges sévères, au jugement exigeant, une de ces recrues a réalisé ce qui semblait impossible.  Elle a renversé tous les pronostics, tous les préjugés, tous les obstacles qui lui barraient la route.  Cette nouvelle "Saintsation" (le nom du squad de pom pom girls des Saints de la Nouvelle-Orléans) a vraiment fait sensation !  À 40 ans, Kriste Lewis a, en effet, surclassé des centaines de jeunes candidates qui auraient toutes pu être ses enfants !

Le 26 octobre prochain, jour de son 41e anniversaire de naissance, elle sera d'office sur le terrain du Superdome de la Nouvelle-Orléans, pour le match des Saints contre les Packers de Green Bay.  Ce sera un an, jour pour jour, après qu'elle ait décidé de relever un défi complètement fou.



En effet, le 26 octobre 2013, alors qu'elle célébrait ses 40 ans, chez elle, avec sa famille et ses amis, Kriste Lewis déclara qu'elle n'avait prévu rien de spécial ou d'excitant pour marquer cette anniversaire souvent "traumatisant" pour les femmes, qui redoutent de vieillir et de voir leur beauté et leur force diminuer.  C'est alors qu'un ami dit, à la blague, qu'elle devrait tenter de participer aux auditions pour le choix des Saintsations, la saison prochaine.  Tous les gens à la fête éclatèrent de rire mais, une fois tout ce beau monde parti, ce soir-là, Kriste se mit à penser à la fameuse plaisanterie en se disant «pourquoi pas ?; je suis une instructeur de danse aérobic; mes deux fils sont grands maintenant; j'ai un mari qui me soutient; je suis forte et en santé.»

Lewis oubliait pourtant sa condition médicale précaire...  Elle est atteinte d'une maladie incurable des reins (polycistic kidney disease) qui, un jour, ne fonctionneront plus; ce qui l'obligera à recourir à la dialyse et, éventuellement, à un donneur pour lui fournir des organes de remplacement.


De fait, Kriste Lewis s'est servi de sa maladie comme motivation pour atteindre son but.  Cette femme déterminée, au corps superbe, de Hattiesburg, dans l'état du Mississippi, s'est entraînée pendant six mois pour être prête pour les auditions de cheerleading des Saints, qui avaient lieu en avril 2014.  Rendue sur les lieux, Lewis a failli rebrousser chemin et renoncer à son projet : «Je suis restée assise dans l'auto pendant à peu près vingt minutes» a-t-elle confié, quelques temps après.  «Je regardais les jeunes filles entrer.  Elles étaient belles; et j'ai songé : "j'ai 40 ans, mon temps est passé, elles vont toutes rire de moi"».

Puis, l'hésitante quadragénaire se décida à y aller, malgré ses craintes, parce qu'elle avait investi tant de temps et d'énergie pour s'entraîner.  Il était trop tard pour reculer et ainsi gaspiller autant d'efforts et de travail.  Somme toute, ce jour-là, les essais se déroulèrent assez bien pour Kriste.

En retournant à son domicile, même si elle ne croyait pas avoir suffisamment impressionné le panel des juges pour mériter une place parmi les 36 membres officiels des Saintsations, Lewis était contente d'avoir au moins tenté sa chance.  Puis, par la suite, en apprenant qu'elle avait été choisie pour faire partie des finalistes aux dernières auditions, sa confiance monta d'un cran.

Le 30 avril, après trois jours intenses de compétions, les juges annoncèrent à Kriste qu'elle avait gagné son pari presque insensé: elle était officiellement nommée membre des Saintsations.  Stupéfaite, sous le choc, l'heureuse élue se mit à trembler et à pleurer.  Ensuite, lorsqu'elle appela son mari Tim, au téléphone, pour lui faire part de la formidable nouvelle, celui-ci fut tellement ému qu'il ne pouvait même plus parler...


La directrice des Saintsations, Lesslee Fitzmorris, a déclaré que la décision des juges avait été unanime.  On n'a pas fait de cadeau à la nouvelle recrue de 40 ans.  Selon Fitzmorris, Kriste Lewis : «est la définition d'une cheerleader.  Elle encourage activement ceux et celles qui doivent comme elle surmonter l'adversité pour atteindre leur but.

Son histoire est une inspiration autant pour les jeunes que pour les vieux.»  Ses jeunes coéquipières des Saintsations l'ont adoptée sans problème.  Elles la considèrent comme une grande soeur.  Elles trouvent normal de lui demander conseil, de façon naturelle et informelle, au sujet de leur carrière ou sur les relations inter-personnelles.  De leur côté, les filles tiennent leur aînée au courant des nouveautés et de tout ce qui est à la mode dans la société.

La nomination de Kriste Lewis comme membre à part entière des Saintsations a fait beaucoup de bruit.  Les médias la réclament un peu partout.  Les félicitations, les demandes de photos et d'autographes abondent.  Les entrevues se multiplient à la télé et à la radio.  Lorsqu'elle fêtera son 41e anniversaire en dansant et en agitant ses pompons, sur le terrain du Superdome, devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs en délire, la super maman sera nerveuse "à mourir" -ce sont ses mots-, mais, en même temps, elle sera remplie de fierté.

Mais pas autant que ses plus fervents admirateurs : son époux Tim, et ses fils Jake, 14 ans, et Rob, 11 ans.  Ce dernier ne rate jamais une occasion d'enlacer sa mère et de lui dire : «mom, tu es tellement "cool"» !

Bref, une bien belle histoire, avec une fin probablement triste -Kriste dit que son temps de vie est compté à cause de sa maladie-, mais on ne peut que souhaiter le meilleur à cette femme courageuse et remarquable à tous les points de vue.

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Pour lire d'autres récits d'aventures semblables, vous pouvez consulter mon blogue BIKINI AND POM POM GIRLS (http://bikiniandpompomgirls.blogspot.com).  Ou CHEERLEADER ÉTOILE (http://cheerleaderetoile.blogspot.ca)

vendredi 7 février 2014

DES CLUBS DE FOOTBALL DE LA NFL ABUSERAIENT DE LEURS CHEERLEADERS...


C'est de loin l'association sportive la plus riche et la plus lucrative sur la planète.  Au cours de la dernière année, elle a généré 9 milliards de dollars en revenus.  On prévoit que ce montant aura triplé en 2027.  Chacune de ses équipes vaut en moyenne 1,17 milliard de dollars et fait d'énormes profits.  Pourtant certains de ces clubs pleins aux as ne respecteraient pas la loi du salaire minimum pour rémunérer leurs cheerleaders, et ils pousseraient même l'odieux jusqu'à leur imposer des amendes pour des peccadilles.  C'est Lacy T. (on ne révèle pas son nom de famille pour des raisons de sécurité), une meneuse de claque des Raiders d'Oakland, qui a sonné l'alarme en lançant une poursuite judiciaire contre son employeur.  Elle l'a fait au nom de ces jeunes femmes qui, comme elle, se démènent sur les terrains de football, lors des matchs locaux de leur club.  Ces danseuses gracieuses animent ces grands spectacles que sont les présentations des rencontres de la NFL.  Des événements que les réseaux de télévision retransmettent en payant des fortunes en droits de toutes sortes à la Ligue Nationale de Football des États-Unis.  Les pom-pom girls s'entraînent régulièrement de façon à parfaire les routines qu'elles exécuteront devant des dizaines de milliers de spectateurs le jour des parties.  De plus, elles représentent l'équipe lors de nombreuses activités communautaires (une dizaine par année).  Ces superbes beautés sont également mises à contribution en servant de modèles pour le fameux calendrier annuel de la franchise (voir photo plus bas, tirée du calendrier de 2006 des Raiders).




En comptant toutes les heures de travail requises pour arriver à remplir ses fonctions avec les Raiders, Lacy T. (photo ci-dessus) a calculé que son salaire de $ 1 250 par saison ($ 125 par match) équivalait à un taux horaire qui n'atteint même pas $ 5 de l'heure.  Ce qui est inférieur au salaire minimum ($ 7,25 en moyenne aux États-Unis).  D'où la poursuite qu'elle vient d'intenter et à laquelle elle espère que d'autres cheerleaders se joindront (c'est déjà le cas pour une couple de ses coéquipières des Raiderettes).  Notons que le président Obama, lors de son récent discours sur l'état de l'Union, a annoncé son intention de combattre la pauvreté aux USA en augmentant le salaire minimum jusqu'à au moins $ 10 l'heure.  Mais les brimades que doivent subir les meneuses de claque des Raiders (et possiblement celles d'autres clubs) ne se limitent pas à leur salaire chiche.  L'équipe est aussi accusée de violer les lois de l'état de la Californie en obligeant leurs cheerleaders (les Raiderettes) à défrayer leurs coûts de voyage, les cosmétiques rendus obligatoires par le club, et divers autres items du même genre.  Dans sa poursuite, Lacy T., 28 ans, dénonce l'imposition d'amendes pour des peccadilles comme : ne pas amener les bons pom-poms lors d'exercices, ou se présenter au travail avec cinq livres en trop au cours de la saison !  Les Raiders retiendraient illégalement le salaire des Raiderettes jusqu'à la fin de la saison alors qu'ils doivent les payer au moins à toutes les deux semaines.  Lacy T., une fille de Alameda, s'est jointe aux Raiderettes en 2013 après avoir passé deux ans avec les danseuses des Warriors de Golden State.  Ces derniers rémunéraient les membres de la troupe pour toutes leurs heures de travail, en plus de payer leurs dépenses.




Parmi les autres abus que font subir les Raiders à leurs meneuses de claque, il y a ces amendes de $ 10 qu'ils leur chargent pour ne pas avoir amener leur tapis de yoga pour les exercices.  Si la directrice du squad des Raiderettes juge qu'une cheerleader a fait preuve de "mollesse" dans l'exécution de son travail, elle peut la suspendre sans salaire pendant un match.  La fille punie doit alors demeurer au vestiaire durant la partie, mais on la contraint à participer à l'avant-match et aux activités de la mi-temps.  Une telle conduite est scandaleuse.  Dans une industrie aussi prospère, on ne réserve que des miettes à ces jeunes travailleuses qui s'exposent à des blessures dans l'exécution de leurs tâches, et qui font le bonheur des amateurs de football qui les observent à partir des gradins durant les matchs, ou les côtoient lors d'activités populaires visant à aider la communauté ou des oeuvres de charité.   Sur le même terrain où elles offrent de solides performances, ces belles athlètes évoluent tout près de joueurs qui gagnent des salaires faramineux.  Les comparaisons et les disproportions donnent le vertige...  Par exemple, le quart-arrière Aaron Rodgers, des Packers de Green Bay, empoche la fabuleuse somme de 22 millions de dollars par saison.  Joe Flacco, des Ravens de Baltimore, et Drew Brees, des Saints de la Nouvelle-Orléans, mettent la main sur une vingtaine de millions par année (à part de revenus, parfois équivalents ou supérieurs, encaissés pour des commandites et des récompenses de toutes sortes).  Je sais bien que les cheerleaders sont bien loin de rapporter autant d'argent à leur club que ces joueurs étoiles, mais de là à les humilier, comme les Raiders le font, il y a quand même des maudites limites !



Lacy T. a amorcé une démarche qui pourrait faire boule de neige.  Des investigations semblables pourraient avoir lieu chez les autres clubs de la NFL.  Ces organisations riches à craquer risquent de mal paraître devant autant d'injustice vis-à-vis ces jeunes femmes dévouées. Les prestigieuses équipes de la plus grande ligue sportive du monde auront sans doute intérêt à trouver une solution à cette problématique embarrassante.  Ci-dessous, un montage qui rend hommage aux Raiderettes d'Oakland.  La musique est celle de Akon qui rend lui-même hommage à Michael Jackson en interprétant une excellente reprise de son succès WANNA BE STARTING SOMETHING, pour fêter le 25e anniversaire de l'album THRILLER.